DONNER LA VIE

Donner la vie

Accueillir la vie en soi et donner la vie…

Porter la vie pendant neuf mois, l’accompagner et la délivrer en accouchant est un temps sacré de la vie d’une femme et d’un homme.

Ce temps unique, naturel, est parfois choisi, et parfois il vient vous surprendre.

C’est neuf mois d’un processus biologique, physiologique, émotionnel et spirituel intense.

Porter la vie vous replonge dans l’histoire des femmes de votre ligné, vous ramène à l’origine de votre vie, de votre naissance au monde.

Ce moment de vie vient vous interroger sur votre rapport à la vie, à l’autre, à l’amour, au lien familial.

Alors que le bébé nage dans l’eau, au chaud, que votre ventre s’arrondit, beaucoup de choses refont surface, votre corps se transforme évolue, change en permanence.

Mais il n’y pas que lui qui évolue mais aussi la femme sacrée qui est en vous.

C’est en fait le temps d’un questionnement profond qui vient vous bouleverser et vous plonger dans de nombreuses phases émotionnelles et hormonales.

Parce que nous ne vivons plus en tribu, en communauté, étrangement la transmission de mère à fille des informations liées à la grossesse et à l’accouchement ne se font plus si naturellement. La femme découvre ce chemin de vie en route pendant sa grossesse souvent seule.

Le cercle qui se constituait autour de la femme enceinte pour l’accompagner ne se fait plus instinctivement. La confiance, la sérénité d’une grossesse et d’un accouchement se construit grâce à un environnement serein, bienveillant, empreint de beaucoup d’humanité.

De nous jours ce cercle se forme d’abord à un niveau médical, constitué par un médecin, une sage femme, un hôpital, une maternité. Les examens médicaux donnent le rythme, on vérifie la normalité, on accompagne et surveille la physiologie et le corps sous un aspect très cartésien. Ce qui est juste et peut être aussi considéré comme une chance, celle d’accompagner la vie et de multiplier les chances quand la grossesse est plus compliquée.

La peur que peut représenter un tel moment de vie doit être prise en charge.

Une femme informée est une femme préparée, confiante, forte.

Chaque femme à cette force en elle, et ceux qui l’entourent pendant la grossesse jusqu’à l’accouchement et les premiers mois de vie du bébé sont d’une importance capitale pour l’aider à se connecter au sacré, au féminin, à son animalité, à la force de vie qui vit et grandit en elle.

La grossesse et l’accouchement ne sont pas que physiologiques, c’est avant tout une expérience physique unique vécue dans le corps, et une expérience spirituelle des plus forte.

Une femme qui a accouché change son regard sur le monde, sur les femmes et la vie, car ce processus se fait en profondeur et dans une intensité sans égal.

Une femme bien informée, bien accompagnée, est une femme qui saura s’entourer des bonnes personnes pour cette aventure unique, avec une vraie liberté de choisir en conscience comment elle souhaite porter et donner la vie. 

L’ostéopathie et la naturopathie sont au service de la vie et des femmes…

Mon souhait au sein de cet article est de transmettre les informations que je possède à ce jour et de mettre la lumière sur certains points que je pense essentiels, ce en tant qu’ostéopathe et maman de deux enfants.

Pendant la grossesse le corps de la femme se transforme pour accompagner le développement de l’enfant in-utero.

Ces changements sont à la fois physiques, anatomiques, chimiques et émotionnels.

Dans quelles situations consulter un ostéopathe au cours de la grossesse :

L’ostéopathe est là pour accompagner la maman et son bébé jusqu’au terme.

Il va l’aider à libérer les tensions corporelles et émotionnelles afin de favoriser la croissance in-utéro et le confort de la maman tout au long de la grossesse et le jour de l’accouchement.

Soulager la douleur naturellement, permettre au corps de rester libre et favoriser une mobilité générale de toutes les articulations, des organes, du système nerveux et apporter ainsi une meilleure vascularisation des tissus.

Les traitements sont toujours doux et respectueux, il est important de choisir le thérapeute qui va vous accompagner, de le questionner sur les techniques qu’il va utiliser et de vous sentir respectée. Le toucher thérapeutique est neutre et bienveillant. Vous devez vous sentir libre dans l’échange de vous exprimer et de poser vos questions.

La liste est trop large pour nommer toutes les situations qui pourraient vous amener à consulter, mais pour vous donner une idée, je dirais que le sommeil est un très bon indicateur, si il est perturbé c’est déjà un signe, également votre alimentation et le bon fonctionnement de votre système digestif (alimentation/élimination) sont aussi des petites alarmes auxquelles il faut porter attention. 

Le poids du corps, le changement dans sa forme purement physique entraine aussi des tensions nouvelles sur toute la colonne vertébrale, sur la respiration également, et il faut parfois un petit coup de pouce pour préserver la souplesse musculaire et articulaire.

Ce sera le travail de l’ostéopathe, libérer et favoriser le relâchement de votre corps, et aider ainsi bébé à rester confortable.

La grossesse est progressive, les neufs mois permettent de rentrer progressivement dans le processus de création de la vie. Il laisse le temps de l’adaptation physique et émotionnelle. La femme devient progressivement mère et vit déjà chaque mois, chaque jour le changement, un nouveau cycle, le processus de croissance.

L’accouchement est à lui seul un nouveau cycle, il est le dernier temps avant l’accueil et l’arrivée du nouvel être.

C’est pour moi également un temps fort de cette aventure où la mère et le père doivent avoir les bonnes informations afin de faire les bons choix :  ceux qui leur correspondent.

Lumière sur l’accouchement et la naissance de l’enfant :

L’accouchement et la naissance de bébé :

Si les papas restent assez distants durant la grossesse, si les choses sont encore pour eux abstraites, il est encore temps lors du dernier mois de les rapprocher.

Comment sensibiliser un futur père ?

Peut être simplement en lui disant qu’en effet c’est l’accouchement de sa femme mais surtout la naissance de leur enfant, de son enfant.

La femme et le bébé sont les acteurs principaux d’un morceau de vie, et  l’utérus le « chef d’orchestre » (Elisa Boilot/ sage femme).

En effet chacun va jouer sa partition : le père , le personnel médical, la sage femme, la doula, aucun des second rôles n’est à sous estimer, sachant que tous les acteurs présents doivent rester au service de la mère et de l’enfant dans ce jeu sacré de la mise au monde.

Comprendre La physiologie de l’accouchement et la charge émotionnelle de l’aventure est essentiel pour la vivre le plus sereinement possible.  Il faut toutefois garder à l’esprit que le fait d’être mieux préparer ne donne aucune certitude sur ce qui va se passer mais vous permettra juste d’être plus présents à ce qu’il se passera.

Le jeu des hormones, les différentes phases de l’accouchement :

Ocytocine, endorphine, adrénaline seront les hormones de la symphonie.

L’ocytocine fait travailler l’utérus, elle rythme les contractions, les endorphines accompagnent le processus pour vous permettre de lâcher prise et laisser faire le processus malgré la douleur. Le shoot final est celui de l’adrénaline qui survient peu avant l’arrivée de bébé et vous donner la force de l’amener au monde.

Les sportifs de haut niveau, surtout des disciplines à risque connaissent bien ce processus de montée d’adrénaline et d’endorphines, de peur et de plaisir mélangés provoqué par ce qu’ils vivent dans l’action.

Pendant le processus d’accouchement ces décharges hormonales se font naturellement et au rythme de la maman et du bébé, il ne faut surtout pas oublier que la maman et le bébé reçoivent ces hormones ensembles, c’est un véritable travail d’équipe, et la maman doit rester présente à son enfant, c’est ce qui lui donnera la force.

Il faut garder à l’esprit que toute intervention chimique extérieure va modifier le cycle hormonal naturel. C’est un peu comme si on coupait le wifi entre la maman et l’enfant …

Si cela est parfois essentiel pour favoriser une intervention urgente, le plus important restera de rester présents, connecter à l’enfant dans toutes les situations.

Comment faire face à la « phase de désespérance »

En général la femme gère assez bien ses contractions et le travail jusqu’à un moment particulier, celui de la phase de désespérance. C’est le moment ou les plus déterminées pour un accouchement naturel, les plus résistantes à la douleur craquent pour la péridurale.

C’est le moment où le corps est à bout de force, et le mental aussi.

L’environnement humain est capital à ce moment là pour vous aider à aller chercher au plus profond de votre être la force de croire en vous et en votre bébé pour passer cette étape. 

En général c’est qu’il n’est plus très loin…

C’est le moment ou vous allez être confronté à la plus grande peur ancestrale, celle de la mort intimement liée à la vie et y faire face.

Loin de moi l’idée de juger le choix que fait la femme à ce moment-là, il lui appartient totalement.

J’ai été confrontée à ce moment-là lors de l’accouchement de ma fille, Hinatéa, un deuxième accouchement. J’étais bien décidée à avoir la péridurale, ne voulant pas accoucher dans la douleur, pas du tout informée du processus hormonal naturel, des bénéfices pour la maman et l’enfant…j’avais peur, peur de cette douleur, peur d’avoir mal.

J’étais alors en Polynésie avec ma famille suivie à l’hôpital de Raiatéa, où seul un anesthésiste exerce pour tout l’hôpital, donc pas entièrement sûre de sa présence et de sa disponibilité à mon arrivée…je priais intérieurement pour qu’il soit là.

Il était bien là à notre arrivée au petit matin, ainsi que la même sage femme qui a mis au monde mon fils Kéa quatre années avant, Raphaëlle, tel un ange était de garde ce jour là également.

Connaissant la douleur des contractions de l’accouchement après mon premier, j’ai retardé au maximum l’arrivée à l’hôpital. Et le travail s’est brutalement accéléré, sans me laisser le temps de poser la péridurale. 9 centimètres d’ouverture du col, une demi-heure après être entrée en maternité, pas d’autre choix que d’aller en salle d’accouchement.

Raphaelle me dit que je peux le faire, que je suis forte, je suis dans ma phase de désespérance mais je n’ai pas le choix….pas le temps de poser la péridurale c’est trop tard ! Seul celui de faire face à ce qui m’attend et je n’ai aucune idée de ce qui va se passer.

Ce qui donne la force à ce moment-là ce sont les mots, l’amour et la présence de mon mari, la présence à l’enfant, la présence au moment, à chaque instant sans penser à après.

La seule étape est celle qui se vit à l’instant présent, rester connecter à son souffle, de profiter de chaque vague de relâchement pour se remplir d’énergie positive à la fois physique et mentale.

La peur entraine un shoot d’adrénaline, tu lui fais face, et le corps t’envoi des endorphines, alors tu lâches prise…ça vient en vague, elles s’enchainent, mais entre chaque tu peux respirer, récupérer. Et bébé est au même rythme, son cœur aussi ralenti, il se calme, et c’est parfois pris comme un moment de détresse…non il patiente aussi et laisse faire le processus.

Pas facile de faire confiance et d’être confiants dans un moment pareil, pourtant il le faut.

Le père , le gardien protecteur

Le père est un facilitateur, le protecteur de votre espace intime et vital.

Il est celui qui pendant l’accouchement va vous permettre de rester dans votre bulle.

Il saura gérer la logistique, la bonne distance avec le personnel médical.

Il permettra le respect de vos convictions intimes et saura aussi vous donner la force dans vos moments de doute, alors même qu’il doute aussi il devra vous faire totalement confiance et y croire. Son contact par le massage, sa chaleur, sa simple présence bienveillante sera d’une aide précieuse.

Il doit lui aussi se préparer à ce moment et être informé. Il doit connaitre le chemin pour marcher à vos côtés à ce moment-là et vous porter sur la route si vous en avez besoin.

Si vous n’êtes jamais garantis des personnes présentent le jour J, il est possible de choisir ensembles le lieu d’accouchement selon votre projet de naissance.

Encore une fois l’important est de choisir un lieu où vous pourrez vous sentir le plus libre possible. La liberté de choisir sa position, accroupie, sur le côté, debout…simplement de bouger quand vous en avez besoin, envie.

De plus en plus d’hôpitaux et de maternités se dotent d’une salle « nature », équipée d’une baignoire, de ballons, d’un monitoring sans fil, d’un lit rond, salle qui peut être une salle adaptée et proposée pendant le travail uniquement mais pouvant parfois être aussi une salle de naissance. Ce qui vous évitera un transfert à dilatation complète.

Ces salles permettent de créer un climat plus chaleureux et les conditions favorables à désir d’accouchement sans péridurale ou simplement plus doux.

Le moment de l’accueil : 

Le bébé est là et c’est le temps de la rencontre.

Le premier regard, le premier contact est à privilégier en peau à peau, dans la chaleur, dans la douceur.

C’est assez magique de voir que le bébé sait téter et prendre le sein dès les premières seconde, contre sa mère, dans la chaleur il prend confiance dans ce nouvel espace. Le Père pourra à ce moment-là couper le cordon.

La tétée permettra dans la demi-heure qui suit d’expulser votre placenta de la façon la plus naturelle possible. 

Dans certains pays comme en Polynésie française on vous proposera de garder le placenta que l’on va congeler à la maternité afin de l’emmener chez vous dans une petite glacière.

Il est de tradition de le planter au pied d’un arbre fruitier dans son jardin ou de le relâcher en mer pour faire de bébé un futur grand pécheur.

Avez-vous entendu également parler des bébés lotus ?…

Le placenta sacré est séché et même mangé, ou bien un morceau du cordon et du placenta peuvent être conservés dans une petite fiole de vodka pour leur vertus thérapeutiques… A chacun sa façon de rendre hommage, de célébrer la part sacré de cet instant de vie unique, singulier, l’arrivée au monde de l’enfant.

Bibliographie : 

Un livre :  

« J’accouche bientôt , que faire de la douleur ? » Maïté Trelaün

« bien être et maternité »  & « Périnée, arrêtons le massacre ! » Bernadette de Gasquet

Un site :

Un site : sans-peri.com

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